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- Votre école mène de nombreux projets à l’international. Comment l’expliquez-vous ?
Notre équipe a toujours eu envie de s’ouvrir aux autres, le fait d’enseigner dans une petite école rurale n’a fait que renforcer ce sentiment. Nous avons toutes le goût de l’anglais et nous aimons aller à la rencontre d’autres personnes, d’autres cultures. Participer à des projets européens et internationaux est un aboutissement logique de nos aspirations.
- Pouvez-vous nous décrire brièvement quelques actions que votre école a menées à l’international ?
Lors de l’année scolaire 2008/2009, Sandra Saffores et moi-même avons décidé de nous ‘’jeter à l’eau’’. Nous sommes parties à la recherche de partenaires par le biais d’internet. Un Gallois nous a fait profiter de sa longue expérience dans les projets européens Comenius. Il a construit puis conduit le projet en tant que coordinateur. Nous étions cinq pays : Finlande, France, Pays de Galles, Sicile et Turquie. Le travail portait sur les échanges culturels, les traditions, l’art, la relation d’amitié. Une correspondance a aussi été établie avec chaque classe de notre école et une classe européenne partenaire. À la suite de ce projet qui a duré deux ans, toute l’école était conquise. Nous avons donc deux ans plus tard repris notre recherche de partenaires, mais cette fois en tant que coordinateur car nous avions un projet qui nous tenait à cœur : la protection de la nature, les gestes écologiques. L’école était déjà engagée dans une démarche de développement durable et nous souhaitions partager ce travail et découvrir ce qui se faisait au-delà de nos frontières. Nous avons trouvé cinq partenaires par le biais d’eTwinning : Bulgarie, Hongrie, Irlande, Islande et Martinique, Les enfants ont voyagé en Irlande et en Bulgarie où ils étaient hébergés en famille. En cette rentrée 2016, nous entamons notre troisième projet, un projet Erasmus+. Le travail est axé sur la santé et le sport. La citoyenneté y a une place très forte. Notre premier échange en novembre dernier nous a permis de ressentir l’effet immédiat des contacts qui se créent lors d’une pratique d’activités physiques. Des liens entre adultes et enfants se sont très vite installés, même avec la barrière de la langue. Le projet est lancé, douze enfants partent en Italie en mars prochain.
- Vos élèves sont très jeunes. Y a-t-il eu des blocages au niveau des parents ?
Tout se passe très bien. Il y a une grande habitude à l’école avec des classes de découvertes qui concernent les élèves dès la grande section de maternelle, une classe de neige est organisée pour les élèves du CP au CE2 tous les 3 ans. Les thématiques de sorties longues sont diverses selon les projets de l’école : classe sportive (cheval, voile,…), culturelle (Londres, préhistoire…). Il y a une habitude des voyages, des départs. Parents et élèves nous font totalement confiance. Seule la découverte de l’avion a pu effrayer certains de nos élèves mais ces peurs ont été vite dépassées. Ensuite, que ce soit pour une classe de découverte à Fécamp, un séjour hors projet à Londres ou une mobilité Erasmus+ en Pologne, la démarche est la même pour les parents.
- Quel est l’impact sur les autres élèves, l’école, le village ?
Toute l’école est impliquée dans ce projet. Quand il y a une mobilité, le contact est gardé avec ceux qui sont restés en France et nous faisons en sorte que tout le monde soit impliqué dans le projet. Ce n’est pas un projet d’une classe mais un projet d’école. Quand il y a une visioconférence, les 101 élèves sont réunis pour y assister et participer. Quand nous accueillons des étrangers lors de nos projets Erasmus+, nous faisons en sorte que les quatre classes de l’établissement soient concernées et participent pendant la semaine. Comme je l’ai déjà dit, les parents sont très contents de cette ouverture de l’école sur le monde. La municipalité nous soutient totalement et nous l’a encore montré cette année avec les travaux faits pour l’aménagement du futur « Chemin de l’école » dans le cadre de notre projet Erasmus+ en cours ou encore l’accueil officiel de nos partenaires lors de la semaine qu’ils ont passée dans notre village.
- Quels conseils donneriez-vous à des collègues de l’académie qui voudraient se lancer ?
Oser ! Car c’est une aventure avec beaucoup de positif. Cela demande beaucoup d’investissement mais les retours sont incroyables. Il faut toutefois être conscient de l’ampleur de la tâche, ne pas se lancer si on n’a pas vraiment une envie de nouveauté, d’ouverture, d’imprévus. Par contre, quand votre décision est prise, foncez car vous vivrez des moments très riches, tant personnellement que professionnellement !
Mise à jour : décembre 2020