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Pouvez-vous nous décrire votre projet « Physical Education in English » en quelques mots ?
Notre projet est né de l’envie de rapprocher l’anglais et l’EPS, afin de permettre aux élèves de vivre des expériences culturelles et sportive plus authentiques. Nous voulions donner « plus de corps à la langue et plus d’esprit au corps ».
C’est une belle formule. Comment vous-est venue l’idée de ce projet ? Quels en sont les objectifs ?
J’avais la certification complémentaire en langue anglaise et je déplorais fréquemment le fait que les élèves aient une représentation stéréotypée des USA. Ma collègue Yohane Becker, professeur d’anglais, me disait que dans les thèmes retenus en section européenne, ils étudiaient les États-Unis en classe de troisième. Dans un premier temps, sous la forme d’un défi pédagogique, nous avons lancé l’idée de construire un projet ensemble. En effet, les disciplines non linguistiques (DNL) ne se pratiquent qu’au niveau du lycée au sein des sections européennes. Nous avons balbutié pendant deux ans, puis nous avons décidé de monter un dossier d’expérimentation pédagogique au sein de la Cellule d’appui à l’innovation et à l’expérimentation de l’académie de Rouen avec l’aide de Dominique Leheu et des IA-IPR d’Anglais et d’EPS (Olivier Launay et Odile Caltot). Nous avons pu mettre en place un dispositif expérimental inter-disciplinaire anglais-EPS en classe de 3e dans la section européenne de notre établissement classé ZEP. L’objectif a été de faire parler les élèves en situation réelle hors de la traditionnelle « English classroom ». Le gymnase semblait opportun, et à partir de là, l’idée d’une pratique de l’EPS en anglais a pris forme.
Quels en sont les temps forts sur une année ?
Le projet se décline en trois étapes. Au premier trimestre, le travail se déroule en anglais Euro. Les élèves mènent une recherche documentaire sur un sport par groupes de quatre et font une présentation orale de leurs travaux en suivant un cahier des charges bien précis élaboré par Yohane Becker. L’évaluation se fonde sur les compétences numériques pour la recherche en ligne faite en salle informatique dans le collège, la qualité du document réalisé (PowerPoint, affiche, objet permettant la pratique…) et la qualité de l’expression orale lors de l’exposé. Au second trimestre, les élèves pratiquent le basket-ball en EPS sur le temps du midi, (donc en dehors du temps scolaire, sur les créneaux UNSS), dans un cycle de six à sept leçons. L’objectif est de « laisser le français au vestiaire » et de s’immerger dans la pratique de l’anglais. À ce stade, la présence de l’assistant de langue (qui est profilé dans la mesure du possible pour être originaire du nord des États-Unis) est primordiale. Il permet d’être un appui pour le vocabulaire manquant et de « dédramatiser » le passage à l’anglais. L’évaluation porte sur la participation et le respect de l’utilisation stricte de l’anglais. Au troisième trimestre, nous invitons les joueurs américains du SPO de Rouen pour une interview dans notre établissement. Les questions sont posées par les élèves en anglais et les réponses faites par les athlètes sont l’objet d’un travail, parfois complexe, de prise de note. En effet, dans un second temps les élèves produiront des articles sur le blog de la section européenne du collège hébergé par la plate-forme académique acablog. Par la suite, nous pratiquons avec les athlètes pendant deux heures au gymnase, dans la bonne humeur. L’évaluation se fait sur la participation à l’interview, le travail en amont et la qualité de la restitution écrite dans l’article posté sur le site de la section euro. En conclusion du projet, le SPO nous invite à assister à un match de basket au Kindarena, et nos élèves se font un réel plaisir de les soutenir de leur mieux !
Quelles sont les répercussions sur vos élèves et l’établissement ?
Les élèves nous en parlent dès qu’ils nous croisent dans Rouen ! La section européenne est maintenant très demandée et nous avons dû opérer une sélection à l’entrée. Une section sportive basket-ball pourrait se monter au collège dans les années à venir, autour du vivier des joueurs de notre commune et de notre partenariat avec le SPO Rouen qui joue un rôle majeur dans notre projet, et que nous tenons à remercier.
Si c’était à refaire, le referiez-vous ? Que changeriez-vous ?
Si c’était à refaire, nous nous lancerions de nouveau dans l’aventure ! Notre but serait d’emmener les élèves aux USA pour voir un mach de basket NBA, si possible à Cleveland, la ville jumelle de Rouen.
Mise à jour : janvier 2021