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- Pourriez-vous nous présenter brièvement le projet ?
Il est né d’une rencontre en 2011 avec Thierry Machuel, compositeur, François Virot, Inspecteur d’Académie-Inspecteur Pédagogique Régional d’éducation musicale, Marie Baudart, déléguée musique à la Délégation académique à l’action culturelle et moi-même. L’idée était d’écrire une œuvre pour les collégiens à partir de textes qu’ils produiraient autour du thème de l’Europe de leurs rêves.
- Pourquoi avoir voulu lui donner une dimension européenne ?
On souhaitait inviter des chœurs européens pour que ce projet ne soit pas purement normand. On a voulu que des jeunes de neuf collèges de tout le territoire rencontrent des homologues européens pour leur montrer qu’ils étaient comme eux et qu’il ne fallait pas avoir peur de l’autre. On sait d’expérience qu’ils garderont contact et que cela changera leur vision de l’Europe. Avec la Maîtrise de Seine-Maritime, on a cette culture de l’autre à Yvetot et on a voulu créer des impulsions auprès des collègues qui n’ont pas encore l’international dans leur ADN, leur montrer que c’était une dynamique incroyable pour leur discipline et également pour le rapport au monde que les élèves allaient développer. En fait, l’œuvre n’est plus qu’un prétexte pour ce projet à l’international.
- Comment avez-vous trouvé les partenaires européens ?
J’ai passé trois semaines à collecter sur internet toutes les chorales scolaires qui pouvaient exister en Europe. J’ai retrouvé cinq cent dix chœurs étrangers, ai envoyé cinq cent dix mails et ai reçu une vingtaine de retours. Et finalement, ce sont douze chorales étrangères qui participeront au festival à Yvetot en mai 2017.
- Quel impact voyez-vous sur vos élèves, si impact il y a ?
On voyage déjà beaucoup. Certains élèves reviennent d’Andorre et là, nous sommes sur le point de repartir en Russie. Ils sont dans la découverte de l’œuvre, ils sont impatients de découvrir les personnes qu’ils vont héberger et tout aussi impatients d’aller à leur tour dans un pays étranger chanter avec un chœur sarde, hongrois ou estonien. Ils ressentent un vrai besoin de leur parler et ils ont découvert l’utilité de l’anglais comme moyen de communication. C’est un vrai moteur, ils essaient de s’approprier beaucoup de vocabulaire. Il y a une réelle dynamique.
- Quelles langues ont été retenues ? Qui a traduit les textes ?
On chante dans les vingt-quatre langues de l’Europe. Plus de mille poèmes ont été produits par les élèves. Thierry Machuel a essayé d’en garder un maximum pour l’œuvre qui durera un peu plus d’une heure. Les élèves devaient trouver des personnes ressources qui pourraient les aider à traduire dans les langues ciblées et ensuite, Thierry Machuel leur faisait parvenir les extraits à traduire. C’est tout un puzzle musical et linguistique qui prend forme.
- Quelle est la retombée sur les établissements ?
Des équipes pluridisciplinaires se sont créées (éducation musicale, documentaliste, éducation physique, langues, lettres modernes,…). En fait, c’était les Enseignements pratiques interdisciplinaires avant les EPI. Chaque collège avait six pays à traiter dans ses poésies et cela a mobilisé des centaines d’élèves. Au collège Camus, par exemple, dans les classes concernées par l’écriture, à peu près cent cinquante élèves étaient impliqués et les enseignants d’histoire ou d’EPS se sont inspirés des textes produits pour construire des séquences. Cela a été très fédérateur. Par ailleurs, chaque chorale de chaque collège se rendra à l’étranger et cela devrait développer une culture des mobilités tant entrantes, comme à l’occasion de ce festival, que sortantes. Il y a une réelle culture des échanges à Yvetot avec la maîtrise mais c’est un aspect qui est nouveau pour certains des collèges engagés. Ceci dit, même à Yvetot, jamais un festival d’une telle ampleur n’avait été monté et le retentissement sera très grand. Et dès 2018, « L’Europe de mes rêves» s’exportera dans neuf pays.
- Y aura-t’il d’autres festivals internationaux de chorales scolaires ?
Oui ! Là, c’est une première, mais l’idée c’est qu’il y en ait d’autres. Pour cette édition, neuf collèges sont concernés, ce qui n’est qu’une poussière au niveau de l’académie. On ne peut pas s’arrêter là, d’autant plus qu’on a créé plein de contacts à l’étranger. Dès la seconde édition, rêvons de la participation d’une vingtaine de collèges de l’académie ! On ne doit pas rester seuls !
- L’invitation est lancée !
Mise à jour : décembre 2020