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Inscrits dans quatre sections de BTS à vocation industrielle, proposées dans les lycées Schuman-Perret et Jules Siegfried au Havre, et des lycées Descartes-Maupassant de Fécamp, ces jeunes gens avaient bénéficié en Indonésie d’une formation de 280 heures de français, leur donnant ainsi les rudiments nécessaires pour mieux appréhender leur nouvel environnement. Ils ont été hébergés dans la cité scolaire fécampoise où un appartement avait été spécialement préparé pour eux et équipé avec le soutien financier de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME). Inscrits dans les BTS Technico-Commercial, Maintenance des Systèmes option systèmes de production et systèmes éoliens, Assistant Technique d’Ingénieur et Contrôle Industriel et Régulation Automatique, ils ont été accompagnés par un professeur qui leur a fourni des cours de Français Langue Étrangère et a veillé à ce qu’ils s’adaptent au mieux à la vie en Normandie. Ces « pionniers » ont bénéficié d’une opération qui vise à faire découvrir toutes les qualités d’un diplôme, le BTS, qui n’existe pas dans l’archipel indonésien, lequel manque de techniciens performants.
En février 2015, une délégation d’enseignants indonésiens avait partagé la vie des enseignants havrais et fécampois pendant près de deux mois afin d’observer les pratiques pédagogiques françaises. La finalité était double : se renseigner sur le diplôme du BTS qui n’existe pas en Indonésie et préparer l’accueil des huit étudiants. Lors de l’année scolaire 2015/2016, ce fut au tour d’enseignants français de se rendre pendant une semaine en Indonésie afin de poursuivre des échanges particulièrement fructueux. Parallèlement, trois étudiants du lycée Maupassant (un Indonésien et deux Français) ont effectué en juin 2016 un stage dans une entreprise éolienne située sur l’île de Java.
Un bilan très positif peut déjà être établi, et ce, à tous les niveaux. Les huit jeunes Indonésiens se sont parfaitement adaptés à la vie en Normandie et sont devenus des moteurs dans leurs classes respectives. Sept d’entre eux envisagent de poursuivre leurs études en France à l’issue de leur BTS. Par ailleurs l’équipe a eu l’agréable surprise d’apprendre qu’une étudiante indonésienne en BTS TC était arrivée à Fécamp à la rentrée 2016 grâce à l’action menée par les huit pionniers.
Quant aux enseignants français, ils retiennent une formidable aventure humaine et professionnelle. Découverte de nouvelles pratiques pédagogiques, échange, ouverture culturelle, sont des mots qui reviennent régulièrement dans leurs propos. Ils soulignent également l’effet rebond positif sur les trois établissements français : un réseau s’est créé et des liens professionnels unissent tous les acteurs de ce programme qui reflète parfaitement la devise de l’archipel indonésien : Bhinneka Tunggal Ika (unité dans la diversité).
Mise à jour : décembre 2020